L’année 1924 est particulièrement riche en événements culturels déroulés en Roumanie sous le signe des relations avec la France. Aux travaux, très remarqués, du premier Congrès international d’études byzantines entre le 14 et le 26 avril – fruit de la coopération franco-roumaine – et aux concerts donnés par les pianistes français Alfred Cortot et Gabriel Pierné ainsi que par le violoniste Jacques Thibaud s’ajoute, par-dessus tout, l’inauguration, le 29 mai, de l’Institut Français des Hautes Études en Roumanie.

La création de l’Institut Français est le résultat des efforts inlassables de l’historien de l’art Henri Focillon appuyé par le Service des Œuvres Françaises à l’Étranger ainsi que, du côté roumain, par le docteur Ion Cantacuzino, l’historien Nicolae Iorga et l’historien de l’art George Oprescu. L’inauguration de l’Institut a lieu dans l’amphithéâtre de la Fondation Carol en présence du roi Ferdinand et du prince héritier. C’est un événement représentatif du mélange de culture et de politique qui forme le nouveau combustible des relations franco-roumaines durant les premières années de l’après-guerre. Le géographe Emmanuel de Martonne, profondément impliqué dans la coopération politique et intellectuelle franco-roumaine, parle, dans l’amphithéâtre de la Fondation Carol, au nom de la délégation universitaire française présente à l’inauguration du 29 mai. 

Produit du milieu universitaire français, l’Institut était financé par le Ministère français des Affaires Étrangères. Son premier siège est situé au centre-ville de Bucarest, 19 rue Nicolae Bălcescu (l’actuelle rue Mendeleïev) à proximité de la Légation française. A la tête de l’Institut Français se trouve, de 1925 à 1932, le professeur d’histoire Paul Henry, bon connaisseur de la Roumanie, estimé par Nicolae Iorga et qui étudie avec passion l’art et l’architecture des églises moldaves de Bucovine auxquelles il finira par consacré sa thèse. 

En dépit des efforts qui ont mené à sa création, les débuts de l’Institut sont modestes. Conçu pour accueillir des jeunes chercheurs français désireux d’étudier en Roumanie les différents aspects de l’histoire, de la géographie, de l’économie et de la société, l’Institut peine, parfois, à recruter des pensionnaires. Une première bibliothèque est constituée et une éphémère revue, Mélanges, apparaît en quatre fascicules annuels de 1927 à 1930.

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