Après la chute du régime communiste en 1989, la Bibliothèque reprend son nom traditionnel, d’Institut Français de Bucarest, et accompagne la société roumaine dans son processus de démocratisation et d’européanisation. La diplomatie culturelle française contribue autant à la promotion de la culture française sur le plan local qu’à l’intégration de la culture roumaine dans le contexte culturel européen, en appuyant les nouvelles formes artistiques, et reprend la dimension scientifique et universitaire (« Hautes Études ») qui avait été celle de l’Institut au moment de sa fondation.

Après 1989, l’Institut devient un vrai centre culturel, avec une bibliothèque et une médiathèque, un « Espace cours de langue » où on organise aussi des examens pour le DALF et le DELF, une salle de cinéma, un bistrot parisien, etc. Dans l’effervescence de son nouveau rôle, une nouvelle revue, « L’Invitation », voit le jour en 1994 à l’initiative de Norbert Dodille, avec la contribution de plusieurs intellectuels roumains dont Elena Ștefoi et Andrei Pleșu. L’Institut soutient de nombreuses manifestations comme des colloques internationaux (« Eugen Ionescu », 1995), des festivals de film annuels (français, européen), des concerts de musique, des expositions (« Lumières et ombres », 2005), des spectacles de théâtre et de danse. 

Il a également accompagné la nouvelle vague du cinéma roumain, en appuyant le festival « Les Films de Cannes à Bucarest » depuis 2009, la passion roumaine pour la littérature française contemporaine en organisant « Le Prix Goncourt – le choix de la Roumanie » depuis 2013, a appuyé la participation roumaine au festival « Les Belles Étrangères » (2005) et a été un acteur essentiel de la Saison France-Roumanie (2019) et de l’exposition « Brâncuși » (2023). 

Sous la direction de Norbert Dodille, l’Institut Français se trouve également au cœur des démarches de modernisation de l’université roumaine pendant les premières années de la transition post-communiste. Il joue un rôle essentiel dans l’accueil des ateliers de sciences sociales organisés avec l’Écoles des hautes études en sciences sociales de Paris, dans la fondation de la Faculté Internationale des Sciences Humaines (actuelle Faculté de Sciences Politiques de Bucarest) et du Collège Juridique franco-roumain, dans le soutien de l’École Doctorale Francophone en Sciences Sociales organisée par l’AUF et dans le soutien des filières francophones de licence et de master. En même temps, le programme des Bourses du Gouvernement Français permet la formation en France des nouvelles générations d’enseignants-chercheurs qui contribuent à une nouvelle vie de la francophonie scientifique et universitaire roumaine.

En 2012, l’Institut Français et l’Université de Bucarest mettent les bases du Centre Régional Francophone d’Études Avancées en Sciences Sociales (CEREFREA) à la Villa Noël, un centre à vocation régionale avec un rôle fédérateur pour les programmes francophones universitaires.   

Le bilan de l’activité de l’Institut Français, pendant ses cent ans d’activité en Roumanie est donc très riche et important pour la société roumaine et augure un futur tout aussi prometteur.

Bibliographie :

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