Alle Dicu et Antoine Herran

Période de résidence :

17 août – 12 septembre

Alle Dicu

Originaire de Alba Iulia en Transylvanie, elle est diplômée des Beaux-Arts de Bucarest en 2017 et du CESI où elle présenta en 2021 un mémoire intitulé « Visions de surface : le marbre comme surface sensible et sa perception visuelle ». Parallèlement, la photographie et l’art plastique l’ont menée vers l’activité de vidéaste puis de réalisatrice. Ses productions immortalisant des personnes, des danseurs et des espaces dédiés, ainsi que ses réflexions sur les souvenirs et les percepts participent d’une sorte d’enquête sur l’existence, comme si le monde était une corne d’abondance trop étendue pour ne pas paraître vide au premier coup d’oeil. Elle anima notamment des cercles de discussion qui permirent la publication de deux essais collectifs : « Ring de dans, sală de așteptare » et « Dancefloor laboratory ». Son premier long-métrage date de début 2021 et documente le travail d’un traducteur littéraire à son domicile bucarestois.

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Antoine Herran

Originaire de la région bordelaise, il participa à la vie culturelle underground à Bordeaux, Marseille et Bruxelles, au cours des quinze dernières années. Musicien autodidacte et touche-à-tout, il s’entoura presque systématiquement de compagnons non-musiciens, cherchant à leur approche des solutions pour créer de la musique et aller sur scène. Partagé entre un song-writing singulier et diverses autres volitions, les réunions et décloisonnements successifs lui firent prendre en vrac le rôle d’instrumentiste, de compositeur, de parolier, d’arrangeur, de metteur en scène, de régisseur et de programmateur culturel. En dehors d’une multitude de formations plus ou moins éphémères de punk, de pop underground ou d’improvisation non-idiomatique, on compte notamment parmi ses collaborateurs le poète Mathias Richard, le chorégraphe Thierry Giannarelli, ou encore le percussionniste Seijiro Murayama.

Zenobia, și așa mai departe

Alle Dicu et Antoine Herran entre en résidence pour réaliser un film documentaire à propos d’un livre. « Zenobia » est un roman de Gellu Naum, publié en Roumanie en 1985. L’auteur, dans sa vieillesse, revient sur sa vie auprès de son épouse, qu’il renomme ici Zenobia. N’ayant jamais fui la Roumanie pendant les périodes totalitaires, Gellu Naum retrace de chapitre en chapitre les difficultés et la morosité traversées, tout en parachevant sa foi dans la méthode créatrice, alchimie expérimentale entre l’œuvre et le monde, entre l’époux et l’épouse. Ayant constaté que ce roman a eu une saveur particulière pour quelques-uns de leurs amis, Alle et Antoine partent enquêter sur ces souvenirs de lecture, chez un éventail de personnes de différents horizons, principalement basées à Bucarest. Par le choix d’une écriture audiovisuelle ouverte et investigatrice, ils s’attendent à découvrir un miroir de la vie quotidienne, alors qu’ils prennent cette œuvre du surréalisme tardif comme un outil de discernement.