Protection et magie dans l’imaginaire populaire roumain


La Cave | 13 mars – 17 avril 2025 | Vernissage : 13 mars, 18h
Horaires d’ouverture : lundi–vendredi, 10h00–17h00
Basée sur des recherches ethnologiques et anthropologiques sur les fonctions protectrices des objets domestiques paysans et leur valeur magique, l’exposition vise à attirer l’attention du public sur les pratiques magiques du monde de l’imaginaire populaire roumain mises en œuvre dans l’art contemporain.
Elle rassemble une série de gravures et de dessins à la plume représentant un bestiaire (inspiré de l’imaginaire populaire roumain, mais aussi de l’imaginaire médiéval occidental – avec des sorcières, des morts-vivants, des diables) qui est apprivoisé par un processus magique grâce à la présence d’objets de la maison paysanne. Le visiteur est ainsi protégé par l’installation de fourches, de fuseaux et de chanvre dans son voisinage immédiat. Dans l’une des œuvres, les sorcières et les bêtes elles-mêmes portent des fourches à la main, signe de leur origine et de leur spécificité. Au-delà de son rôle protecteur, la fourche est un motif récurrent dans mon travail qui, comme les éléments du costume populaire, parle de l’identité de mes personnages. Il y a aussi deux plantes utilisées dans la magie populaire, notamment par les jeunes filles pour retrouver leur bien-aimé : le caille-lait et le basilic.
Outre les objets et les plantes protectrices, l’exposition comprend également deux articles ménagers traditionnels nécessaires au voyageur : le chapeau et le sac. La série d’œuvres centrées sur les capes s’intitule Traces. Ce sont à la fois des traces du voyageur qui avance et des traces laissées par la mémoire du lieu, des traces du passé. Il s’agit donc d’un voyage à la fois en avant et en arrière, d’un pont entre notre ancienne identité, son présent et ce que l’avenir nous réserve. Le projet comprend également des photographies analogiques du monde villageois, prises au cours de l’hiver 2010 dans les environs de Gârde (Bistra, département d’Alba), le lieu de naissance de ma grand-mère.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de mes recherches (matérialisées au fil des ans par des dizaines de dessins et de gravures) sur le patrimoine culturel et immatériel de la Roumanie, que je cherche à préserver par le biais d’une démarche artistique et imaginaire.
Mon exposition est également un hommage à l’artiste Mariana Gheorghiu. Lors de son exposition de 2006 au musée d’art de Cluj (qui m’a profondément marquée), j’ai découvert pour la première fois un dialogue visuel entre des objets de la vie domestique traditionnelle et des œuvres qui trouvent leur inspiration dans la campagne. C’est ce même dialogue que je cherche à initier dans ce projet.
Le commissaire de l’exposition est Liviu Bulea, artiste et conservateur reconnu pour ses pratiques artistiques et ses recherches dans le domaine de l’installation.
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Rada Niță, née en 1989 à Cluj-Napoca, |
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Ses œuvres combinent de manière unique des éléments historiques et fantastiques, inspirés par la culture et le folklore roumains. Ses gravures et dessins transportent le spectateur dans un monde qui combine des éléments médiévaux et ruraux, intégrant un imaginaire fabuleux destiné à récupérer et à capitaliser les croyances et pratiques magiques de la Roumanie et de l’Europe centrale et orientale. Ses représentations d’une Transylvanie fantasmagorique, peuplée de personnages inspirés de la mythologie, invitent le public à découvrir des mondes féeriques. Cette combinaison d’histoire, de folklore et d’imagination crée une histoire visuelle qui attire et captive les amateurs d’art et de culture. |
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