Plus ou moins
Heidi Tradnik
12–24 mai
Commissaire de l’exposition : Lina Țărmure
Équilibre et stabilité – des concepts de plus en plus flous qui sont devenus de plus en plus lointains ces derniers temps. Les changements externes, imposés par la crise pandémique, ont créé des incohérences et des incapacités internes qui génèrent de l’anxiété. Les états désagréables auxquels nous sommes confrontés dans le contemporain endémique s’amplifient par rapport à ceux ressentis dans la « normalité » antérieure au présent. Nous nous réveillons donc dans une recherche encore plus féroce – nous recherchons le naturel, la stabilité, l’équilibre.
Heidi Tradnik a remarqué comment une série de changements dans sa vie a laissé sa marque sur la façon de se rapporter aux responsabilités quotidiennes, retrouvant ce problème dans un contexte social plus large. Alliant conscience de ses propres besoins et intérêt pour la matérialité de l’éponge, l’artiste crée son propre univers tridimensionnel, basé sur des caractéristiques qui manquent à l’univers commun – la stabilité et la sécurité.
Pour atteindre l’équilibre nécessaire d’un corps, il doit être soumis à des forces ou des effets qui s’annulent, sans changer son état de mouvement ; ainsi, il atteint un point où il faut quelque chose de plus ou, au contraire, de moins. Cet exercice d’addition/réduction transposé dans la démarche artistique représente une voie de connaissance de soi, d’analyse des pensées, de l’esprit gouverné par les émotions.
En d’autres termes, dans l’exposition PLUS OU MOINS, nous trouvons à la fois un journal visuel organisé métaphoriquement et un prétexte pour communiquer des sujets sensibles, impossible à transmettre en d’autres circonstances ; une approche cathartique, de redécouverte de soi, de repositionnement par rapport à la réalité.
Heidi Tradnik (née en 1994) est une artiste plasticienne ayant obtenu sa licence et sa maîtrise au département de sculpture de l’Université d’art et de design de Cluj-Napoca. Elle a été boursière de l’Universidad del País Vasco (Bilbao, Espagne) et de l’École supérieure des arts Saint-Luc de Liège (Belgique). Elle suit actuellement les cours de l’école doctorale de la même institution.
Elle est passionnée par les volumes, les techniques et les matériaux – elle est fascinée par leurs possibilités, leurs limites et leurs relations. Bien qu’elle explore actuellement surtout le domaine des matériaux non conventionnels, elle s’intéresse à une plus grande variété d’environnements : de la céramique et des éponges à la pierre et au bronze. Sa démarche artistique s’articule autour de recherches / exercices / dialogues introspectifs. Au fil du temps, elle a également travaillé comme restaurateur.